La pathologie de Hansen, qu’on connait sous le nom de la lèpre, est une infection chronique engendrée par la contraction du bacille Mycobacterium leprae. Elle provoque des lésions au niveau de la peau et des nerfs périphériques. Et elle se décline sous deux formes en fonction de la défense immunitaire du sujet.
Dans le cas où ce dernier possède un système immunitaire assez fort, elle se décline sous la forme « tuberculoïde », non contagieuse. Le patient présente alors 1 à 5 lésions cutanées (paucibacillaires). Et dans un cas contraire, la maladie évolue sous la forme « lépromateuse », contagieuse. Et on compte plusieurs lésions qui vont au-delà de 5 (multibacillaires).
Mais qu’importe la forme, elle peut être traitée. En effet, une intervention précoce permet d’éviter les mutilations et invalidités. Pour l’heure, elle n’est pas complètement éradiquée, surtout dans les pays en développement. Dans certaines régions du globe, elle demeure encore fortement endémique. Néanmoins, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a émis des stratégies et collabore avec de nombreux acteurs pour lutter contre sa dissémination.
La lèpre, un fléau non éradiqué
On considère la lèpre telle une maladie ancestrale. En fait, de nombreux textes anciens démontrent sa présence en Asie ainsi qu’en Afrique plusieurs années avant cette ère. Elle a fait son apparition en Europe au début de l’ère chrétienne. Sa dissémination dans tout le bassin méditerrané fut de ce fait inévitable. Elle a fait le tour du monde pendant de plusieurs siècles grâce aux différentes expéditions. Pourtant, vers le début du 18ème siècle, elle a été éradiquée en Europe occidentale. Actuellement, les pays développés ne connaissent plus cette pathologie. Alors qu’elle reste un enjeu majeur dans de nombreux pays du tiers monde.
La lèpre, qu’on appelle souvent : « maladie de la pauvreté », continue de faire ravage dans de nombreux pays africain, sud-américain et asiatique. En fait, on dépiste en moyenne un nouveau cas tous les trois, voire toutes les deux minutes. D’après le rapport de l’OMS, on compte environ 200 000 nouveaux cas confirmés tous les ans. Pourtant, elle a déclaré, au début de ce siècle, notamment après la guérison de 12 millions de lépreux, qu’elle n’est plus un problème de santé publique mondiale. Toutefois, on compte encore plus de 2 millions de malades avec des mutilations ou des infirmités actuellement.
La raison pour laquelle cette pathologie de Hansen reste toujours un fléau dans certains pays est due à son temps d’incubation très longue. En fonction du sujet, cela peut durer entre 1 à 12 ans. Un laps de temps assez important pour une dissémination non maîtrisée d’après l’OMS. Et ce, même si on considère la maladie comme peu contagieuse. Qui plus est, le patient baigne souvent dans un monde loin du système de soin et dans des conditions d’hygiène médiocre. Car il faut savoir qu’en plus de la chaleur tropicale, le manque d’hygiène ainsi que l’absence de traitement favorisent la transmission de la mycobactérie.
La lutte contre la lèpre
De nos jours, la lèpre se soigne assez facilement. Le traitement le plus connu en ce moment combine trois antibiotiques, notamment :
- la dapsone,
- le rifampi cine
- la clofazimine.
Il a été préconisé par l’OMS en 1981. On l’appelle couramment la polychimiothérapie (PCT). Et il s’avère très efficace pour guérir la pathologie, et même pour éviter les complications dans le cas où on l’administre suffisamment tôt. La durée du traitement varie entre 6 et 24 mois en fonction du stade d’avancement ainsi que de la forme (paucibacillaire ou multibacillaire) de la maladie.
En 2016, l’OMS a mis en place une stratégie d’ordre mondial pour éradiquer la pathologie de Hansen, surtout dans les pays où elle reste endémique. Cette stratégie se repose sur trois piliers fondamentaux. Dans un premier temps, elle consiste à renforcer l’appropriation par les autorités ainsi que la coordination et le partenariat. C’est dans cette perspective que l’Ordre de Malte France a orienté ses actions pour lutter contre la lèpre. Depuis plus de vingt ans, cet acteur a mobilisé ces équipes sur le terrain pour l’information des patients. Mais il a également dispensé à ces derniers une formation qui se révèle tel un élément clé dans la lutte.
Ensuite, le second pilier de cette stratégie est le fait de mettre fin à cette maladie et aux différentes complications qu’elle engendre. Et enfin, la suppression de la discrimination ainsi que l’acte de promouvoir l’inclusion constituent le dernier pilier.